Cet article propose d’aborder la problématique du nocturne dans les arts visuels contemporains à l’aune de quelques romances hollywoodiennes d’un genre particulier. Situées à la « marge » du canon classique – pour reprendre la terminologie de Jean-Loup Bourget –, ces fictions font groupe autour de leur thème amoureux et d’un recours systématique au moment « nocturne », toujours investi d’une portée symbolique. Dans l’ombre de la nuit, en marge du monde diurne et rationnel, la rencontre avec l’Autre évoque ici le franchissement d’un seuil, l’entrée dans un espace-temps ontologique où l’expérience de l’amour, la nuit, ouvre sur la connaissance de soi et l’au-delà de la mort.